Ces études analysant
les stratégies techniques de maintenance à la lumière des
politiques de financement confirment la nécessité d'une réflexion
collective : · sur le financement des ASA et · sur la
réglementation sur les pratiques d'amortissement et de gestion
financière de ces Etablissements Publics particuliers, afin
de contribuer à leur durabilité.
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__________Recherches sur "la gestion
des périmètres irrigués",
Patrice Garin - Cemagref _____
Dans cette Chronique, nous ouvrons
nos colonnes aux organismes menant des actions de recherche en lien
avec les ASA. C'est un moyen de faire connaître et de débattre des
réflexions en cours. Vos réactions sont les bienvenues
Deux axes de recherche : maintenance et gestion financière dans
les ASA
Les ASA ont joué un rôle fondamental dans le développement de
l'irrigation en France. Vieille de plus d'un siècle, la structure
réglementaire des ASA a fait ses preuves et constitue un cadre efficace
pour développer, exploiter et gérer environ 1 800 réseaux d'irrigation
aujourd'hui, soit près de 465 000 ha équipés.
Cependant, si la gestion au jour le jour des réseaux paraît relativement
bien maîtrisée, le début des années quatre-vingt dix ont vu se multiplier
les signes de fragilité de ces structures sur deux plans : ·
- Les programmes de réhabilitation précoce ont souligné les insuffisances
des stratégies de maintenance pour les équipements complexes des
réseaux sous pression ;
- L'ampleur des demandes de rééchelonnement des dettes des ASA
a mis en lumière leur fragilité financière face aux aléas des
marchés agricoles. Le Cemagref s'est donc engagé sur deux voies
de recherche complémentaires :
- L'identification des facteurs déterminant la durée de vie des
équipements et la formulation de recommandations organisationnelles
et financières pour la maintenance et le renouvellement des installations
- L'élaboration d'outils de réflexion sur la tarification et
la gestion financière.
L'analyse des durées de vie (1) des installations est cependant
limitée aujourd'hui par le manque d'archivage rigoureux des opérations
de maintenance dans la plupart des associations. Un outil de "comptabilité"
analytique en cours de développement(2) permettra de lever
cette contrainte, tout en proposant une analyse des charges de l'ASA
selon des postes compréhensibles par les adhérents.
Premiers constats : les stratégies de maintenance sont le reflet
de la réglementation actuelle
En se fondant sur des hypothèses de durée de vie du matériel, il
a été montré que le choix privilégié aujourd'hui dans les ASA, consistant
à contractualiser la maintenance préventive des installations de
pompage avec des prestataires spécialisés, afin de réduire les risques
de défaillances à court terme mais sans provisionner en vue du renouvellement
des équipements, était le meilleur choix économique du point de
vue des ASA, du fait notamment des restrictions sur le placement
de leurs fonds de roulement. Mais en contrepartie, elles ne pourront
assumer beaucoup plus que les 20 % du coût total des investissements
lors du renouvellement des installations.
Les modèles développés permettent aussi d'étudier, d'une part l'intérêt
financier d'une gestion "mutualiste" des risques et des fonds de
réserve des ASA et, d'autre part, d'évaluer pour une ASA donnée,
la sensibilité de différents modes de tarification à divers aléas
(variabilité de la demande, durée de vie des équipements, rentabilité
des productions agricoles, etc.).
(1).LOUBIER, S. (1998). Pour une gestion durable d'un périmètre
irrigué : le choix d'une politique de maintenance et de renouvellement
des équipements des réseaux d'irrigation sous pression gérés par
des associations syndicales autorisées. Montpellier, -, Univ. de
Montpellier I - ENSA M -CEMAGREF.
(2)ASAlytique co-produit Adisoft, la CA du Tarn, de l'Union
d'ASA du Lot ; appui scientifique du Cemagref
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